Sheelah Delestre
Researcher French Market & global topics
Le marché du bio en France - Faits et chiffres
« Mens sana in corpore sano » ou « esprit sain dans un corps sain ». Nombreuses sont les personnes souhaitant faire le choix d’une alimentation de qualité, qui leur permettra d’être en bonne santé, et se tournent à cette fin vers les produits biologiques. D’ailleurs, pour les consommateurs français, le deuxième critère de choix lors des courses alimentaires est, après le prix, la qualité du produit ; et pour près de la moitié des Français, « manger de manière saine et durable » signifie manger des aliments contenant peu ou pas de pesticides. Cultiver sans pesticides, c’est ce que promet l’agriculture biologique. Il s’agit d’aliments produits en respectant certains standards qui varient selon le pays. En général, cela passe par une production de nourriture dans le respect de la biodiversité, de la faune et de la flore, sans pesticides ou engrais artificiels. En France, le label « issu de l’agriculture biologique » (AB) est utilisé. Si le principal producteur de produits bio est l’Inde, c’est en Europe, notamment en France, qu’ils sont le plus consommés. La consommation de produits bio a fortement augmenté pendant de nombreuses années : la valeur des ventes mondiales de produits d'alimentation bio est passée de 23 à plus de 134 milliards de dollars en seulement 20 ans. Cependant, depuis 2020, le chiffre d’affaires du bio en France stagne, voire diminue légèrement. En cause : des prix jugés trop élevés par les Français, dont le pouvoir d’achat a souffert de la pandémie de Covid, puis de la crise de l’énergie, et, surtout, de l’inflation. Malgré des prix élevés, les Français se classent parmi les plus grands consommateurs de produits alimentaires biologiques, si bien que le bio représentait en 2023 une part de 9,5% de l’ensemble des recettes alimentaires en France.
Plus de 2,5 millions de hectares sont dédiés à la culture biologique en France, ce qui correspond à près de 13 % de l’ensemble des exploitations agricoles en 2023, et même jusqu’à 35 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur, région de France la plus engagée dans la production biologique. La majorité de ces cultures sont des surfaces fourragères, servant à nourrir les animaux dont la viande sera ensuite vendue avec le label AB, et plus d’un quart de ces surfaces sont dédiées aux cultures céréalières.
Les fruits et légumes frais figurent parmi les produits bio les plus achetés par les Français, mais ces derniers achètent également beaucoup de produits laitiers et d’œufs bio et s’intéressent aussi de plus en plus aux vins bio, 11 % des Français consommant même régulièrement du vin bio.
Les Français achètent leurs produits biologiques le plus souvent dans les grandes surfaces alimentaires ou dans des magasins bio spécialisés, ces derniers ayant réalisé plus de 3,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023.
Cependant, ces dernières années, la consommation de produits alimentaires biologiques a arrêté d’augmenter et diminue même très légèrement, si bien qu’en 2023, on ne comptait plus que 54% des Français qui mangeaient régulièrement bio. En 2022, 8% des Français mangeaient bio tous les jours et 26% au moins une fois par semaine.
Alors que les Français restent convaincus par les vertus de l’alimentation biologique et sont une grande majorité à souhaiter voir arriver davantage de repas bio à l’école, sur leur lieu de travail, ou encore dans les restaurants, ils consomment moins bio qu’il y a encore quelques années, et ce principalement en raison du prix des produits biologiques.
Le prix est la première raison invoquée par les Français ne consommant pas de produits biologiques et plus de 90 % des Français trouvent que le bio coûte trop cher. En effet, les produits bio sont plus couteux que les aliments conventionnels. Certains produits, par exemple les haricots verts ou encore les tomates, coutaient en 2023 jusqu’à deux fois plus cher en bio qu’en conventionnel.
Or, entre 2022 et 2023, le salaire réel des Français a diminué de 1,8%. Cette situation résulte du fait que les hausses de salaire ont été moins élevés que la forte inflation qui a touché le pays. En effet, plusieurs crises, dont la pandémie de Covid puis la guerre en Ukraine, ont provoqué une inflation galopante qui a atteint un record de 7,3% en février 2022. Le pouvoir d’achat se retrouve ainsi au centre des préoccupations des Français, dont beaucoup essayent de limiter leurs dépenses, notamment en ce qui concerne le coût des courses alimentaires.
S’agissant de la consommation de viande bio, le bien-être animal constitue le motif principal de choix du bio des Français, très sensibles à la condition animale. Le label « bio » garantit non seulement une alimentation biologique des poulets, porcs ou bœufs ensuite consommés par les Français, mais aussi de meilleures conditions de vie pour les animaux, par exemple la garantie de plus d’espace de vie ou la possibilité pour les animaux d’être en extérieur.
Quant à l’agriculture biologique, elle garantit une production qui exclut presque tous les types de pesticides et participe ainsi à la protection de l’environnement - un effet parfois contré par le transport des produits bio, qui génère des quantités importantes de CO2 lorsque les produits viennent de loin. Ainsi, alors que les vins, œufs, viandes et produits laitiers bio proviennent presque tous de France, les fruits et produits d’épicerie, de la mer et de saurisserie proviennent pour un tiers d’entre eux de pays hors Union européenne.
Consommer bio est donc un geste fort pour l’environnement, notamment par la préservation des sols cultivés sans produits toxiques, mais il est encore plus efficace d’y ajouter une consommation de produits locaux ainsi qu’une consommation raisonnée de viande, responsable de fortes émissions de carbone./.
Le succès du marché du bio en France
Encore considéré comme une niche il y a une vingtaine d'années, le secteur de l'alimentation biologique a véritablement pris son envol dans les années 2010. En 2020 et 2021, le chiffre d’affaires du marché français des produits alimentaires biologiques avoisinait les 13 milliards d’euros, soit 13 fois plus qu’en 1999.Plus de 2,5 millions de hectares sont dédiés à la culture biologique en France, ce qui correspond à près de 13 % de l’ensemble des exploitations agricoles en 2023, et même jusqu’à 35 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur, région de France la plus engagée dans la production biologique. La majorité de ces cultures sont des surfaces fourragères, servant à nourrir les animaux dont la viande sera ensuite vendue avec le label AB, et plus d’un quart de ces surfaces sont dédiées aux cultures céréalières.
Les fruits et légumes frais figurent parmi les produits bio les plus achetés par les Français, mais ces derniers achètent également beaucoup de produits laitiers et d’œufs bio et s’intéressent aussi de plus en plus aux vins bio, 11 % des Français consommant même régulièrement du vin bio.
Les Français achètent leurs produits biologiques le plus souvent dans les grandes surfaces alimentaires ou dans des magasins bio spécialisés, ces derniers ayant réalisé plus de 3,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023.
La consommation de produits biologiques stagne en France
La consommation de produits biologiques s’est largement démocratisée au sein de la population française. En 2020, les trois quarts des Français consommaient des produits bio, contre seulement 37% en 2003.Cependant, ces dernières années, la consommation de produits alimentaires biologiques a arrêté d’augmenter et diminue même très légèrement, si bien qu’en 2023, on ne comptait plus que 54% des Français qui mangeaient régulièrement bio. En 2022, 8% des Français mangeaient bio tous les jours et 26% au moins une fois par semaine.
Alors que les Français restent convaincus par les vertus de l’alimentation biologique et sont une grande majorité à souhaiter voir arriver davantage de repas bio à l’école, sur leur lieu de travail, ou encore dans les restaurants, ils consomment moins bio qu’il y a encore quelques années, et ce principalement en raison du prix des produits biologiques.
Le prix est la première raison invoquée par les Français ne consommant pas de produits biologiques et plus de 90 % des Français trouvent que le bio coûte trop cher. En effet, les produits bio sont plus couteux que les aliments conventionnels. Certains produits, par exemple les haricots verts ou encore les tomates, coutaient en 2023 jusqu’à deux fois plus cher en bio qu’en conventionnel.
Or, entre 2022 et 2023, le salaire réel des Français a diminué de 1,8%. Cette situation résulte du fait que les hausses de salaire ont été moins élevés que la forte inflation qui a touché le pays. En effet, plusieurs crises, dont la pandémie de Covid puis la guerre en Ukraine, ont provoqué une inflation galopante qui a atteint un record de 7,3% en février 2022. Le pouvoir d’achat se retrouve ainsi au centre des préoccupations des Français, dont beaucoup essayent de limiter leurs dépenses, notamment en ce qui concerne le coût des courses alimentaires.
Les bienfaits du bio : protection de l’environnement et bonne santé
Meilleur goût, moins de pesticides, meilleures conditions de travail pour les agriculteurs… Les bienfaits du bio sont multiples, mais les trois raisons principales pour lesquelles les Français consomment bio sont la préservation de leur santé, la protection de l’environnement et le goût des produits.S’agissant de la consommation de viande bio, le bien-être animal constitue le motif principal de choix du bio des Français, très sensibles à la condition animale. Le label « bio » garantit non seulement une alimentation biologique des poulets, porcs ou bœufs ensuite consommés par les Français, mais aussi de meilleures conditions de vie pour les animaux, par exemple la garantie de plus d’espace de vie ou la possibilité pour les animaux d’être en extérieur.
Quant à l’agriculture biologique, elle garantit une production qui exclut presque tous les types de pesticides et participe ainsi à la protection de l’environnement - un effet parfois contré par le transport des produits bio, qui génère des quantités importantes de CO2 lorsque les produits viennent de loin. Ainsi, alors que les vins, œufs, viandes et produits laitiers bio proviennent presque tous de France, les fruits et produits d’épicerie, de la mer et de saurisserie proviennent pour un tiers d’entre eux de pays hors Union européenne.
Consommer bio est donc un geste fort pour l’environnement, notamment par la préservation des sols cultivés sans produits toxiques, mais il est encore plus efficace d’y ajouter une consommation de produits locaux ainsi qu’une consommation raisonnée de viande, responsable de fortes émissions de carbone./.
