La compétition internationale s'intensifie pour le déploiement de constellations de satellites en orbite, destinées à fournir un accès Internet très haut débit mondial. Aux États-Unis, Starlink, le projet démarré en 2019 par SpaceX, la société spatiale d'Elon Musk, disposait début septembre de plus de 6 300 satellites en service, sur 12 000 prévus à terme (voire 40 000, selon une annonce d'extension éventuelle du projet). Amazon, de son côté, envisage de mettre en orbite plus de 3 200 satellites dans le cadre de son projet concurrent Kuiper. Après l'envoi réussi de deux prototypes l'an dernier, la multinationale américaine prévoit de déployer ses premiers satellites commerciaux en 2025.
Ailleurs dans le monde, la Chine a également débuté des projets de grande envergure en matière d'infrastructures dédiées à l'Internet par satellite. Début août, l'entreprise publique Shanghai Spacecom Satellite Technology (SSST) a lancé les 18 premiers satellites de sa constellation baptisée Qianfan, qui pourrait compter plus de 15 000 satellites d'ici à 2030, tandis que Geespace, une filiale du constructeur automobile chinois Geely, a annoncé que son projet comptait 30 satellites en orbite début septembre, sur les près de 6 000 prévus à terme.
En Europe, l'opérateur français de satellites Eutelsat s'est lancé sur le marché du haut débit fixe et mobile fin 2019. Avec le rachat récent de la constellation britannique en orbite basse OneWeb, qui compte plus de 600 satellites de télécommunication actifs en 2024, Eutelsat opère actuellement la deuxième plus grande flotte de satellites au monde après SpaceX (Starlink). L'Union européenne, de son côté, travaille sur le déploiement d'une constellation souveraine de satellites de fourniture de haut débit. Ce projet, constitué de 300 satellites et baptisé Iris2, a atterri sur le bureau de la Commission européenne le 2 septembre dernier et devrait prochainement être initié.
Cette occupation massive de l'orbite terrestre par une flotte toujours plus grande de satellites soulève cependant de nombreuses questions et inquiétudes concernant les risques liés aux collisions et aux débris spatiaux, ainsi qu'à la pollution lumineuse du ciel nocturne pour la recherche astronomique.