À l'issue d'un scrutin sans grande surprise, le président russe Vladimir Poutine a été réélu dimanche pour un cinquième mandat avec près de 88 % des suffrages, un score décrié par l'équipe de son ancien opposant Alexeï Navalny comme n'ayant « pas de lien avec la réalité ». L'ONG russe spécialisée dans les droits de l'Homme OVD-Info a quant à elle fait état d'au moins 74 arrestations de personnes ayant mené des actions de protestation lors de l'élection ce week-end, mais précise que ce chiffre pourrait être revu à la hausse.
Sans surprise, la Russie est mal classée en matière de transparence, de corruption ou encore de démocratie dans de nombreux indices internationaux. Les chercheurs de The Economist l'ont par exemple placée au 144e rang sur 167 dans le cadre de son indice de démocratie l'année dernière, critiquant particulièrement l'absence de diversité politique du pays, ainsi que la fréquente manipulation de ses élections. La Russie a également obtenu un score inquiétant en matière de corruption dans le plus récent rapport annuel de l'ONG Transparency International : elle se classe 141e sur 180.
La répression et la censure journalistique du régime du Kremlin sont aussi mises en évidence par son classement en matière de liberté de la presse, puisque Reporters Sans Frontière plaçait la Russie au 164e rang sur 180 l'année dernière, un score peu surprenant, car la Russie emprisonne encore régulièrement des journalistes, par exemple sous prétexte d'« espionnage ». Le gouvernement limite également l'accès à Internet et au contenu critique en ligne.