Depuis son rachat de Twitter en octobre, Elon Musk avait pris l'habitude de lancer des sondages sur le réseau social demandant aux utilisateurs leur avis sur la réhabilitation ou la suspension de certains comptes. Dans la nuit de dimanche à lundi, c'est son propre avenir à la tête de la société que le milliardaire a soumis au vote de la communauté . "Dois-je quitter la direction de Twitter ?", a-t-il demandé, promettant de respecter le choix des socionautes. Ces derniers ont tranché : 57,5 % des plus de 17,5 millions de participants ont voté pour son départ, selon les résultats visibles en ligne ce 19 décembre.
Elon Musk, qui commentait les résultats de certains de ses précédents sondages par l'expression "vox populi, vox dei" - signifiant en latin "la voix du peuple, la voix de dieu" - n'a toujours pas annoncé à cette heure s'il allait donner suite à l'issue du dernier sondage.
Le penchant d'Elon Musk pour les sondages sur Twitter a commencé de manière assez anodine. Le 12 novembre, il avait donné aux utilisateurs la possibilité de choisir entre "Twitter est plus amusant", "Twitter est moins amusant" et "LMAO" ("laughing my ass off", traduit par "rire à s'en taper le cul") - cette dernière option l'emportant. Une semaine plus tard, il avait lâché une bombe, en demandant si l'ancien président Donald Trump - banni après les violences au Capitole du 6 janvier 2021 - devait être réintégré sur le réseau social. Alors qu'une majorité des répondants y étaient favorables, Trump a refusé.
Un autre sondage réalisé le 23 novembre à propos des comptes suspendus pouvait être lu comme une victoire pour Elon Musk, qui se décrit comme un absolutiste de la liberté d'expression. Près des trois quarts des utilisateurs étaient en faveur de la réintégration des comptes bannis avant la prise de contrôle de Musk.
Mais le vent a rapidement tourné. Le fait qu'il ait interdit les comptes qui suivaient son jet privé - en plus de ceux de plusieurs journalistes couvrant l'affaire - a provoqué un tollé pour des raisons de censure. Deux sondages, dont le second réalisé le 16 décembre, ont montré qu'une majorité d'utilisateurs étaient désormais contre lui. Le vote sur son propre avenir au sein de Twitter a suivi de manière inattendue trois jours plus tard.