Peu de temps après le Royaume-Uni, la France est l'un des premiers pays à avoir connu la Révolution industrielle au début du XIXe siècle. D'abord marquée par l'extraction minière et la métallurgie, l'industrie française s'est développée au sortir de la Seconde Guerre mondiale dans d'autres secteurs clés, comme l'automobile, l'aéronautique et le nucléaire. Depuis les années 1980, la France est cependant entrée dans une phase de désindustrialisation (plus ou moins forte selon les secteurs), liée d'une part à la tertiarisation de son économie, et d'autre part à l'écart de coût de la main-d'œuvre par rapport aux pays en développement, dans un contexte de mondialisation et de délocalisation.
Aujourd'hui, le secteur industriel représente un peu plus de 3 millions d'emplois directs en France, pour plus de 270 milliards d'euros de valeur ajoutée. Même si le poids de l'industrie dans l'économie a été divisé par deux depuis 1970, ce secteur représentait tout de même 17 % du PIB français en 2022 - soit environ le double de la contribution du secteur du voyage et du tourisme (8,5 % du PIB en 2019, avant l'impact du Covid-19). Ce chiffre était identique à celui mesuré au Royaume-Uni, mais restait inférieur à la moyenne de l'UE, qui s'élevait à 23,5 % en 2022, selon les données de la Banque mondiale.
Parmi les nations d'Europe où le secteur industriel pèse le plus lourd dans la performance économique, outre l'Irlande et la Norvège (plus de 40 % du PIB, liés à des industries spécifiques), on retrouve l'Allemagne et la plupart des pays d'Europe centrale et de l'Est. Comme le montre notre carte, au sein de cette région du Vieux Continent, la contribution de l'industrie à la production des richesses nationales varie de 25 % à 30 %. Avec une économie dominée par le secteur financier, c'est au Luxembourg que cette part est la plus faible (environ 10 %).