Les satellites jouent un rôle majeur dans de nombreux domaines, comme la météorologie, les télécommunications, la navigation, la défense, la gestion des ressources ou encore le suivi des risques naturels. Mais alors que l'espace devient davantage accessible, avec l'entrée en scène de nombreux acteurs privés, l'orbite terrestre se transforme en un milieu de plus en plus encombré et concurrentiel.
Au cours des dix dernières années, le nombre de satellites actifs en orbite a été multiplié par dix. Comme l'illustre notre infographie, le nombre de satellites en activité au-dessus de nos têtes a drastiquement augmenté dès que SpaceX a commencé à déployer sa constellation de satellites Starlink en 2019. Depuis cette date, la société spatiale fondée par Elon Musk a déployé plus de 6 000 satellites dans l'espace. Avec ce projet, SpaceX ambitionne de proposer un accès à Internet haut débit partout dans le monde, avec, à terme, 12 000 satellites stationnés en orbite terrestre basse.
Le nombre de satellites en orbite est amené à poursuivre sa croissance exponentielle dans les prochaines années, puisque d'autres projets de constellations de satellites de grande envergure sont en cours de déploiement. Début août, la Chine a lancé les 18 premiers satellites de sa constellation baptisée Qianfan, qui pourrait compter plus de 15 000 satellites à l'horizon 2030, tandis que Geespace, une filiale du constructeur automobile chinois Geely, a annoncé début septembre que son projet comptait désormais 30 satellites actifs. Geespace prévoit de construire une constellation de près de 6 000 satellites en orbite et décrit son projet comme « l'équivalent privé chinois de Starlink ».
Toutefois, l'encombrement de l'orbite terrestre n'est pas sans poser problème : outre la multiplication croissante des risques de collision, les milliers de satellites et débris spatiaux actuellement en orbite commencent à gâcher la vue des astronomes. Dans un étude publiée le 30 septembre 2024, un groupe d’astronomes, dont certains rattachés à l'Union astronomique internationale, alertent sur la luminosité excessive des premiers satellites Qianfan qui présente un risque important pour la recherche astronomique et l'observation du ciel nocturne. Afin de lutter contre la pollution de l'orbite terrestre, plusieurs scientifiques appellent à la création d'un organisme international chargé de faire respecter un certain nombre de normes et de procédures dans le domaine des activités spatiales.