Alors que le monde est toujours aux prises avec des problèmes de chaînes d'approvisionnement causés (en partie) par la politique sanitaire "zéro-Covid" et les confinements de la Chine, les vulnérabilités de l'économie mondiale aux perturbations régionales n'ont jamais aussi criantes, surtout quand elles se produisent chez le premier fournisseur de biens de la planète.
Au cours des deux dernières décennies, la Chine s'est hissée au rang de superpuissance économique, en devenant une plaque tournante de l'industrie manufacturière et le plus grand exportateur mondial de marchandises. Selon les dernières perspectives économiques du FMI, l'économie chinoise représentera 18,8 % du PIB mondial à parité de pouvoir d'achat (PPA) cette année. Un chiffre en hausse de plus de 10 points de pourcentage par rapport au début des années 2000, lorsque les États-Unis et l'Union européenne étaient encore loin devant en matière de production économique.
Au cours des vingt dernières années, les États-Unis et les grandes économies européennes ont vu leur supériorité remise en question par l'émergence de nouvelles puissances, telles la Chine et l'Inde pour ne citer qu'elles. Alors que les États-Unis ont vu leur part du PIB mondial diminuer de 19,8 % à 15,8 % entre 2002 et 2022, celle de l'Union européenne est passée de 19,9 % à 14,8 % au cours de la même période (en ayant en tête que le "Brexit" a aussi contribué à ce recul).
L'écart entre la Chine, les États-Unis et l'UE va probablement se creuser au cours des prochaines années, les perspectives économiques étant plutôt sombres pour les deux derniers cités (qui risquent d'entrer en récession), tandis la Chine devrait pouvoir continuer à afficher un taux de croissance à un chiffre (entre 3 et 5 %).