Démarrée en 2008, la Grande muraille verte est une initiative pharaonique visant à reverdir la région semi-aride du nord du Sahel pour empêcher le Sahara de s'étendre vers le sud. L'idée : planter des millions d'arbres sur une bande de terre d'environ 8 000 km de long et 15 km de large traversant le continent africain du Sénégal à Djibouti. Pour se donner une mesure de l'envergure du projet, la longueur du tracé prévu correspond presque à la distance entre Paris et Pékin (8 200 km). Outre l'objectif de restaurer 100 millions d'hectares de terres dégradées d'ici 2030, la Grande muraille verte ambitionne de séquestrer 250 millions de tonnes de carbone. Elle permettra aussi d'améliorer la sécurité alimentaire et de créer des millions d'emplois dans les régions concernées.
Pour l'heure, ce projet ambitieux ne serait achevé qu'à environ 15 % selon les dernières estimations communiquées. Mais quelques 20 milliards de dollars ont récemment été promis au niveau international pour le faire avancer et espérer atteindre l'objectif fixé dans huit ans. Onze pays de la bande sahélienne sont engagés dans ce programme de restauration écologique. Toutefois, seule une poignée y avait significativement contribué au cours de la décennie ayant suivi le lancement. Comme le détaille notre infographie, sur la période 2008-2019, l'Éthiopie comptait pour plus de la moitié des terres restaurées dans le périmètre d'intervention du projet, suivie par le Niger (20 %), l'Érythrée (15 %) et le Sénégal (3 %).