Le détournement d'un avion de Ryanair orchestré par le régime biélorusse pour capturer un opposant a récemment rappelé que certaines zones du ciel ne sont pas sans risque pour la sécurité des vols commerciaux. L'appareil, qui reliait Athènes à Vilnius le 23 mai dernier, avait reçu une alerte à la bombe dans l'espace aérien biélorusse, avant d'être escorté par un avion de chasse jusqu'à Minsk, où il avait été forcé d'atterrir. Fermement condamné par la communauté internationale, cet acte a été qualifié par plusieurs dirigeants occidentaux "d'attaque contre la démocratie" et le régime biélorusse s'est vu imposé des sanctions économiques.
Si de tels cas de "piraterie aérienne" se sont révélés finalement assez rares au cours de l'histoire, d'autres événements ont montré que les conflits et les tensions géopolitiques pouvaient représenter des risques majeurs pour l'aviation civile. On pense notamment à des tragédies récentes, comme celle du Boeing 737 abattu par erreur par la défense anti-aérienne iranienne à Téhéran en janvier 2020, ainsi qu'à l'avion de la Malaysia Airlines, détruit en vol par un tir de missile dans l'est de l'Ukraine en 2014.
Notre carte donne un aperçu des régions du monde qui présentent des risques en matière de sécurité aérienne en 2021. L'évaluation de l'espace aérien est basé sur les alertes de sécurité émises par les autorités d'aviation civile, pour la plupart des États-Unis (FAA), du Royaume-Uni (DFT), d'Allemagne (BMVI) et de France (DGAC). Ces alertes sont regroupées sur la base de données "Conflict Zone & Risk Database" selon trois niveaux de classification.
Le niveau 1, le plus élevé, implique un risque dit "modéré", et les compagnies aériennes ont la forte recommandation d'éviter de survoler l'espace aérien de ces territoires. Ce niveau de risque rend compte d'événements très instables sur le terrain, pour la plupart liés à des conflits actifs, et à la possibilité que des factions armées possèdent des MANPADS (systèmes portatifs de défense aérienne) ou d'autres missiles sol-air. La Libye, la Syrie, le Yémen et l'Iran sont actuellement classés en niveau 1. Le deuxième niveau correspond à un risque "avéré" et implique des avertissements émis pour certaines portions de l'espace aérien ou certaines altitudes. L'Afghanistan, la Corée du Nord, la Somalie et l'Ukraine figurent parmi les pays classés comme tels. Enfin, le niveau 3 est le moins sévère : la prudence est requise et il est recommandé d'effectuer un examen de sécurité de l'espace aérien avant le vol.