Après des semaines de tensions attisées par des affrontements entre la police israélienne et des manifestants palestiniens à Jérusalem, l'escalade de violences se poursuit au Proche-Orient. Après un impressionnant barrage de roquettes tiré par le Hamas en direction de plusieurs villes israéliennes, l'État hébreu a mené de lourdes frappes aériennes de représailles sur la bande de Gaza. Malgré les appels au calme de la communauté internationale, le bilan humain continue de s'alourdir. Depuis le regain de violences lundi soir, 35 personnes ont été tuées à Gaza et cinq en Israël.
L'envoyé des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, a exhorté les deux parties à "cesser le feu immédiatement", alertant que "nous nous dirigeons vers une guerre à grande échelle". Dans le même temps, le ministre israélien de la défense, Benny Gantz, a déclaré que "ce n'est que le début" des frappes israéliennes, tandis que le chef du Hamas, Ismaël Haniyeh, a averti que "si Israël souhaite une escalade, nous y sommes prêts". Malheureusement, cette violence et cette rhétorique n'ont rien de nouveau dans ce conflit de longue date qui a tué des milliers de personnes au cours des dix dernières années seulement.
Le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) recense les victimes du conflit depuis 2008. Les données montrent qu'il a causé la mort de 5 600 Palestiniens entre 2008 et 2020, tandis que 115 000 ont été blessés. Du côté israélien, on recense 250 victimes sur la même période et plus de 5 600 blessés. La violence avait atteint un niveau particulièrement élevée en 2014 lorsqu'Israël a mené l'opération "Bordure protectrice" à Gaza, en réponse à l'enlèvement et au meurtre de trois adolescents. L'opération militaire avait duré sept semaines et fait plus de 2 000 morts, dont une majorité de Gazaouis. D'importantes manifestations avaient également éclaté en 2018 le long de la frontière entre Israël et Gaza, faisant plus de 28 000 blessés du côté Palestiniens.