L’allongement de l’espérance de vie est un argument souvent avancé par les partisans de la réforme des retraites pour justifier un prolongement de la vie dite « active ». L’espérance de vie à la naissance en France ayant progressé d’environ 2 ans pour les hommes et 1 an pour les femmes au cours des dix dernières années. Mais les détracteurs de la réforme des retraites répondent avec l’indicateur d’espérance de vie en bonne santé, c’est-à-dire sans incapacité de longue durée. Un indicateur qui fait écho à une déclaration de l’ancien directeur général de l’OMS, Hiroshi Nakajima, selon laquelle "sans qualité de la vie, une longévité accrue ne présente guère d'intérêt [...], l'espérance de vie en bonne santé est plus importante que l'espérance de vie".
Et si la France fait partie des pays où l’espérance de vie est la plus élevée, il est vrai que c'est un peu moins le cas concernant l’espérance de vie en bonne santé. Selon les dernières données comparables dans l’UE, un Français âgé de 65 ans peut espérer vivre encore environ dix ans en bonne santé (autour de 9 ans pour les hommes et 11 ans pour les femmes). Comme le montre notre infographie, d’autres pays européens font bien mieux en la matière. C’est notamment le cas des Suèdois, dont l’espérance de vie sans incapacité après avoir soufflé 65 bougies s’élève à 15 ans, ou encore des Irlandais (13 ans) et des Espagnols (près de 12 ans et demi).
Toutefois, la France reste au-dessus de la moyenne des 28 pays de l'Union européenne (9 ans en 2017) et l’on observe également une progression de cet indicateur au cours des dernières années, bien que moins rapide que celle de l’espérance de vie générale. L’espérance de vie sans incapacité des Français à 65 ans aurait ainsi augmenté d’un peu moins d’un 1 an au cours de la dernière décennie selon les données rapportées par BFMTV.