Le 8 mai 1945 marque les commémorations de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, le conflit le plus dévastateur et le plus meurtrier de l'histoire de l'Humanité. C'est à l'issue de ce bain de sang que l'Europe occidentale, ruinée et reléguée au second plan économique par les États-Unis et l'URSS, prend finalement conscience que son salut passe par le chemin de l'unité et de la paix. Une première étape est franchit avec la signature du traité de Rome en 1957, aboutissant à la création de la Communauté économique européenne.
Le chemin de la paix en Europe a été long et difficile et il n'est pas encore totalement achevé, comme le montre notre infographie qui recense les victimes civiles et militaires des guerres en Europe depuis 1800. Tout au long du XIXe siècle, l'Europe continentale a été ravagée par de nombreux conflits. Rien qu'entre 1803 et 1815, plus de six millions de personnes ont perdu la vie dans les guerres napoléoniennes, tandis que la révolution hongroise de 1848 et la guerre franco-prussienne de 1870 ont fait des centaines de milliers d'autres victimes.
C'est la première moitié du XXe siècle qui a incontestablement été la période la plus sanglante de l'histoire du continent. 22,2 millions d'Européens ont péri du fait de la Première Guerre mondiale, de la révolution russe et du génocide arménien, avant que la Seconde Guerre mondiale et l'Holocauste ne battent ce funeste record seulement deux décennies plus tard, avec 32,2 millions de victimes européennes.
Les choses ont commencé à s'améliorer progressivement après 1945 et l'on compte "seulement" 18 409 morts liés à des conflits armés entre 1961 et 1992 en Europe. Après la création de l'Union européenne en 1993, on note tout de même le retour de nouveaux conflits majeurs, tels que la guerre du Kosovo à la fin du XXe siècle ou encore le conflit en cours dans le Donbass (Ukraine), dont les dernières estimations font état de 13 000 victimes à la fin de l'année 2018.