Parcourir les plus de 3 000 kilomètres du Tour de France sans avoir recours à des produits dopants ? Il n'y a pas si longtemps, c'était apparemment inimaginable pour de nombreux coureurs cyclistes. Si l'on se penche sur les données des participants à la Grande Boucle à la fin des années 1990 (entre 1998 et 2000), il s'avère que plus de la moitié d'entre eux ont été épinglés pour dopage au cours de leur carrière.
Après le scandale de l'affaire Festina en 1998 et la création de l’Agence mondiale antidopage l'année suivante, des progrès ont été réalisés en matière de réglementation et de contrôle, tandis que les sanctions prises ont exercé un effet dissuasif. Bien que plusieurs affaires ont continué d'émailler le cyclisme dans les années 2000 et 2010, la part des participants au Tour de France convaincus pour dopage a constamment diminué ces deux dernières décennies. Comme le montre notre graphique, elle est tombée à environ 10 % (voire moins) depuis 2015 - un chiffre pouvant encore évoluer au gré des éventuels aveux et enquêtes à venir.
Si le nombre de cas confirmés de recours aux produits dopants ne cesse globalement de diminuer, la proportion de tricheurs reste néanmoins élevée parmi ceux qui arrivent en tête de la Grande Boucle. Une statistique permet de mesurer l’ampleur du fléau. Depuis 1998, environ la moitié des coureurs qui ont fini sur le podium ont été impliqués dans des affaires de dopage. Et pour les vainqueurs du Tour, ce ratio grimpe à deux sur trois.